Dans la sphère de jeunes Guinéens trafiquants de motos vers le Sénégal

Des jeunes trafiquants guinéens dans leur lieu de rencontre Crédit photo : Sally Bilaly Sow

Des jeunes trafiquants guinéens dans leur lieu de rencontre Crédit photo : Sally Bilaly Sow

Le trafic de motos vers le Senegal est devenu monnaie courante pour certains jeunes de la cité de Karamoko Alpha Mo Labé. Pour s’en rendre compte, il suffit juste d’aller sur les endroits de ventes et dans certains garages mécaniques motos de la ville de Labé. Le métier est devenu pourvoyeur d’emploi pour beaucoup de personnes.

Dans ces lieux, ces jeunes trafiquants après avoir acheté les motos qu’ils doivent transporter, emballent dans un carton une seconde moto en pièces détachée, de l’huile de palmes et autres pour le Sénégal.

Ces jeunes dont l’âge varie entre 20 à 30 ans ont pour la plupart abandonné les études. Ils parcourent 290 kilomètre entre Labé et KEDOUGOU, qui est leur destination privilégiée pour le Sénégal et Kaye pour le Mali. Au départ, ils achètent la nourriture : pains, sardine, eau…Après de centaines de kilomètres, ils arrivent aux différents barrages frontaliers. Ils payent 20.000 GNF par personne à la douane Guinéenne pour tromper la vigilance des services de sécurités et de douanes notammentà  BALAKI.

En plus des routes impraticables, ces derniers doivent affronter la police et la douane sénégalaise. Ils sont soumis au payement de près de 150 000 FCFA pour chaque moto.

A ces conditions le trafic de motos aux dires des jeunes est peu rentable comme nous l’explique Mamadou Oury Diallo 26 ans

‘’personnellement, je ne voulais pas me lancer dans des activités peu rentables et en plus les difficultés  ne finissent jamais. Mais vu la conjoncture actuelle du pays, certains de mes amis m’ont demandé de faire comme eux, d’acheter une moto pour aller la revendre au Sénégal.Avec l’état des routes qui  reste impraticable surtout pendant la saison pluvieuse,  les tracasseries de la douane sénégalaise, j’arrive quand même à subvenir à mes besoins quotidiens.’’*

les phares de motos que les jeunes conduisent Crédit photo ; Sally Bilaly Sow

les phares de motos que les jeunes conduisent Crédit photo ; Sally Bilaly Sow

Par contre cet autre s’est dit satisfait de cette activité Mamadou Yero Bah 24 ans

‘’ il y a beaucoup de difficultés, passé la nuit en brousse, traverser des fleuves et marigots, mais je peux dire Dieu merci. Je  suis très content de pratiquer cette activité car c’est dans ça que j’ai pu construire, je nourri ma famille, mais nous n’avons pas d’autre choix vu le taux du chômage.’’

Selon ces jeunes,  une moto est vendue à 390 mille Frans CFA sans papiers d’où l’appellation de ces motos au Sénégal, ‘’Motos sans papiers’’

Les dangers encourus

Nous faisons ce travail par  manque de travail, on donne nos vies aux animaux sauvages surtout au niveau du Parc national de Niokolokoba du Sénégal, raconte un autre jeune.

Appel  à l’État Guinéen

Ces jeunes qui se sentent oubliés, méprisés, lance un appel aux gouvernants.

‘’Nous voulons que vous finissiez avec ces élections législatives, pour permettre au moins à certains parmi nous d’avoir du travail, regardez, nous souffrons dans un pays qualifié de scandale géologique.Presque il y a tout et t nous manquons de tout.
Des jeunes guinées meurent en Angola cela ne dit rien au pouvoir en place. Ce message doit réveiller la communauté internationale pour nous sauver notre peau.

Le chômage obligeant, certains sont dans ce trafic depuis 3 ans. Selon le ministère en charge de l’emploi jeune le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans est de 60%

Et le SMIG (salaire de misère imposés aux Guinéens) et de 450 000 GNF selon la banque mondiale.

Qu’est-ce que cet argent pourrait apporter aux citoyens lambda?

4 réflexions sur “Dans la sphère de jeunes Guinéens trafiquants de motos vers le Sénégal

    • OUI doyen c’est en forgeant qu’on devient forgerons , nous allons pas tout attendre du pouvoir qui ne veut pas changer la vie de cette nation , merci

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